Source : humaterra.net
LE FILM
5 documentaires en réalité. Le réalisateur, Éric Guéret, a choisi de ne pas faire l’apologie de l’organisation, mais d’accomplir une incursion totale dans les coulisses de la préparation d’une mission. Parce que la clé du succès de Greenpeace réside dans ces opérations "coup de poing", apparemment spontanées. Il n’en est rien. Leur aspect "bon enfant" vient de l’image que laissait jusqu’alors tranparaître les médias, mais leur préparation relève plus de l’opération militaire que de la manifestation citoyenne. Le film révèle parfaitement le haut niveau d’organisation d’une action Greenpeace, dès son entrée en application, mais on peut aisément deviner la qualité des enquêtes et méthodes d’investigation préliminaires, que pourraient envier les RG de nombreux gouvernements. Finalement, ses méthodes utlisent celles employées contre elle.
Le film est brillant d’intelligence et de probité, ce qui n’était pas gagné devant une telle organisation. Mais Greenpeace a bien joué le jeu, et vous trouverez dans ce DVD bien des informations que 30 ans de journeaux télévisés ne nous ont pas données.
AU-DELÀ DU FILM
L’enquête menée par Éric Guéret porte sur une des missions les plus compliquées de Greenpeace, l’énergie nucléaire, impliquant les gouvernements français et américain, l’armée et Areva, dont le discours semble pour le moins occulte et inconvenant pour l’intelligence du citoyen . Greenpeace s’attaque ainsi à des enjeux fondamentaux pour la démocratie et la sécurité de tous, avec une transparence dont ferait bien de s’inspirer la COGEMA et les ministères. Mais ne nous leurrons pas, elle conserve, et se doit de le faire, une part cachée que ses ennemis ne doivent pas connaître, c’est certain.
NOTRE AVIS
Un régal.
Extrait d’un commentaire d’Éric GUÉRET :
Je n’aurais pas envie de les filmer si je les trouvais en tous points extraordinaires, ils n’auraient pas accepté que je les filme si je ne leur voyais que des défauts. J’ai mis trois ans à obtenir qu’ils acceptent de m’ouvrir les portes de tous leurs bureaux, de filmer les réunions, la stratégie, les préparations des opérations, l’entraînement des activistes, les actions de terrain, les briefings et débriefings internes... tout ce qui n’a jamais réellement été possible de filmer. Notre relation et nos accords sont simples : je ne les trahirai pas en retournant le mon- tage « contre » eux, mais je ne ferais pas non plus un film militant, une hagiographie de Greenpeace. Ils acceptent de me faire partager leurs secrets, de me laisser tourner et monter le film que je veux.